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Causerie-Débat avec les Institutions Financières

  • La FINAGRO
  • 2 juil. 2016
  • 4 min de lecture

Le vendredi 1er juillet 2016, s’est tenue sous le parrainage de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Bénin (APBEF), une causerie-débat sur le thème « FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE : ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES ».

Cette séance d’échanges présidée, par le Président de l’APBEF, Monsieur Rizwan HAIDER a enregistré la participation de six (06) banques (cf. liste de présence) et s’est déroulée selon le programme suivant :


- Mot d’ouverture du Président de l’APBEF ; - Présentation liminaire de la FINAGRO S.A. ; - Présentation de la communication ; - Débat - Clôture des travaux

Monsieur Pascal GOUTON, Ingénieur Agronome, Expert agro-économiste Senior a été invité en qualité de personne ressource pour le renforcement du plaidoyer.


L’objectif principal de cette rencontre est de sensibiliser les banques sur l’importance du secteur agricole et ses énormes besoins de financements ainsi que le rôle d’intermédiation que FINAGRO pourrait jouer entre les deux groupes d’acteurs.

Intervenant à leur tour, les représentants du secteur bancaire, ont quasi unanimement, mis l’accent sur les points ci-après :


- l’obligation de respect des principes et règles de fonctionnement auxquels sont astreintes les banques notamment les ratios prudentiels définis par la Commission Bancaire de l’UMOA; - les clichés et les mythes développés et répandus dans le public vis-à-vis des banques ; - le développement de l’agriculture qui n’incombe pas qu’aux banques dont la mission est d’accompagner ce processus si les conditions de son implication sont réunies ; - le caractère non « bancarisable » de l’agriculture béninoise, dans son état actuel de développement ; - le niveau élevé des taux de sortie des crédits bancaires du fait du coût de l’achat par les banques (au moins 7%), de la ressource « argent », auquel s’ajoutent des charges de fonctionnement et la prise en compte du contexte peu sécurisé de l’activité bancaire (en général 25% de créances douteuses) ; - les risques covariants liés au secteur agricole telles que la sécheresse, les inondations, les invasions d’insectes, la divagation d’animaux, etc. ; - le besoin absolu de structurer les filières en termes d’organisation, de marchés, de maîtrise des acteurs concernés, comme c’est le cas pour la filière coton ; - la nécessité de recourir à un système mutualiste de financement en attendant que des concours bancaires soient justifiés ; - le recours aux IMF, plus proches des acteurs ruraux de terrain, pour l’accompagnement des filières non structurées ; - la nécessité de définir une politique claire et réaliste du développement de l’agriculture qui préciserait le statut du foncier, instaurerait le régime de garantie et de bonification des taux d’intérêt, sécuriserait les investissements, etc. - les insuffisances de la réglementation foncière aggravées par l’absence des auxiliaires de justice (notaire, huissier et avocat) dans les départements éloignés de la capitale économique ; - l’examen et la résolution par l’Etat des questions connexes mais non moins importantes telles que la régularisation et la généralisation de l’état civil (possession de la carte nationale d’identité).

A l’issue de l’expression de la position des banquiers, la FINAGRO et ses experts tout en reconnaissant la justesse des points soulevés, ont insisté sur la nécessité de conduire des actions avec les banques en ce que les faiblesses relevées ne touchent pas tous les agriculteurs au même degré.


Un accent particulier a été mis sur le financement des chaînes de valeur agricoles (CVA) qui permet de réduire les risques en garantissant l’écoulement des produits à l’intérieur de la CVA. Les expériences recensées au niveau de la filière ananas et palmier à huile ont été citées en exemple.


Le secteur agricole comporte de véritables acteurs professionnels susceptibles de présenter des dossiers fiables, crédibles et bancables. Il en est ainsi par exemple des ananaculteurs qui développent cette spéculation dans tous ses maillons de la production à la transformation de façon tout à fait rentable.


La FINAGRO a enfin plaidé pour la participation des agents des banques aux séances de formation qu’elle organise visant notamment à leur faire mieux connaitre le monde rural ; les filières qui s’y développent ainsi que ses opportunités et les problèmes liés aussi bien à son organisation qu’à ceux relatifs à ses difficultés. Un effort de connaissance, même sommaire du monde rural par les banques constituerait déjà un premier pas vers la maîtrise du contexte de ce secteur vital et demandeur de collaborations réciproques.

Au terme de cette rencontre, les idées fortes suivantes peuvent être dégagées:


A l’endroit du Gouvernement :


1. Prendre à bras le corps, la remise à jour de la politique agricole en mettant l’accent sur (i) la professionnalisation des acteurs, (ii) les problèmes fonciers en termes de disponibilité, de sécurisation et de valorisation, (iii) la gestion des effets néfastes du changement climatique en lien avec la maîtrise de l’eau, (iv) l’énergie et (v) la communication en milieu rural (voies de desserte, NTIC, etc.).


Ce cadre spécifique à l’agriculture, à l’instar des réformes politiques et institutionnelles, permettra de promouvoir concrètement le secteur agricole au Bénin.


2. Doter le secteur agricole de la Loi d’Orientation Agricole.

3. Organiser, parallèlement à cette réforme, quelques filières « phares » à marchés, en termes d’appui aux facteurs de production, de prix et de valorisation des différentes zones agro écologiques du pays.

4. Créer des conditions d’attractivité des campagnes pour limiter l’exode rural et y favoriser l’investissement prioritairement par les nationaux, les urbains en particulier.

5. Favoriser la consommation des produits locaux en tenant compte des accords régionaux et internationaux sur la circulation des denrées alimentaires afin de promouvoir l’agro-industrie.A l’endroit des Banques

6. Améliorer leur connaissance du secteur agricole ;

7. Développer des produits plus adaptés aux besoins et spécificités des différentes chaînes de valeurs agricoles ;

8. Solliciter les offreurs de service non financiers dans l’appréciation des projets agricoles.

La FINAGRO s’engage à :

9. Réajuster l’argumentaire développé sur le financement de l’agriculture par le système bancaire en tenant des comptes de certaines préoccupations exprimées par les banques ; 10. Proposer aux banques un partenariat visant à identifier et recenser les entreprises agricoles « bancarisables » et à terme élaborer une cartographie en fonction du niveau d’organisation des filières;

11. Organiser avec les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), en partenariat avec les institutions indiquées (Fonds National de la Microfinance et Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Bénin) une causerie-débat sur la même thématique.

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